Le CNC réforme le barème d’agrément de production des films
7 mai 2018
L’agrément de production est essentiel au système de financement des œuvres cinématographiques en France. Sa délivrance est une condition indispensable pour l’obtention du crédit d’impôt cinéma et de nombreuses aides du Centre du cinéma et de l’image animée (CNC), parmi lesquelles le soutien automatique à la production qui génère, en fonction de l’exploitation et donc du succès d’un film, une aide automatique pour la production d’un prochain film.
Cet agrément est délivré aux films produits avec le concours d’auteurs, d’acteurs et de techniciens ressortissants ou résidents de France ou d’un Etat membre de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen ainsi que d’industries techniques établies dans un ou plusieurs de ces pays.
Afin de faciliter l’examen de cette condition, les pouvoirs publics ont créé un barème (de 100 points au total) distinct par type de production (fiction, documentaire, animation). Cette grille détermine à la fois les films remplissant cette condition (à savoir, sauf cas particulier, ceux réunissant au moins 25 points sur 100) et le degré de soutien applicable automatiquement à ces films (plus un film aura de points, plus le coefficient, applicable au soutien automatique dont il bénéficie, sera élevé).
Toutefois, ce barème, qui avait très peu évolué depuis 1999, n’apparaissait plus adapté aux changements intervenus dans le secteur cinématographique. Le CNC a donc commandé un rapport sur ce sujet à Alain Sussfeld, que ce dernier lui a remis en juin 2016 (rapport « Mission pour la réforme de l’agrément »). Puis, après avoir consulté les professionnels du secteur, le CNC a établi, pour chaque type de production, un nouveau barème.
Cette réforme a trois principaux objectifs annoncés :
- d’abord, tenir compte de la révolution numérique et de l’importance des effets visuels dans la production de films, notamment en réservant des points pour les effets visuels numériques (3,5 points pour une fiction et 4 points pour un documentaire) lorsque ceux-ci sont présents dans le film (ces points étant réalloués, sous certaines conditions, aux postes « image » et « son » en l’absence d’effets visuels) ;
- ensuite, inciter les producteurs à tourner leurs fictions en France, en augmentant le nombre de points alloués en cas de tournage en France (5 contre 3 auparavant) ;
- enfin, renforcer la place de certains métiers artistiques en fonction de la nature de la production, en ajoutant un point pour le ou les auteurs des textes (fiction), le réalisateur (documentaire) et les auteurs des éléments graphiques (animation).
Ce nouveau barème est applicable pour toute demande d’agrément déposée depuis le 1er janvier 2018.
Auteur
Florentin Sanson, avocat, droit de la propriété intellectuelle
Related Posts
Le défaut de mentions légales sur un site Internet est constitutif de concurre... 17 mai 2018 | CMS FL
La Cour de justice de l’Union européenne précise la notion de « service de... 18 août 2018 | CMS FL
Loi « Evin » : vers un réquilibrage entre publicité et information en mati... 20 novembre 2015 | CMS FL
Logiciel libre : objectif d’ouverture des codes sources... 22 mai 2018 | CMS FL
Apposition d’une marque protégée en France, sur des produits fabriqués en F... 3 mai 2018 | CMS FL
L’action du coauteur d’une œuvre de collaboration fondée sur son droit mor... 24 juillet 2018 | CMS FL
Le Conseil d’Etat précise les pouvoirs du CSA résultant de la loi Bloche... 21 mars 2018 | CMS FL
Géolocalisation et contrôle du temps de travail : rien n’est permis ou presq... 3 mai 2018 | CMS FL
Articles récents
- Relèvement du SMIC et du minimum garanti au 1er janvier 2026
- Directive Omnibus : Accord du Conseil et du Parlement européen visant la simplification des directives sur le reporting de durabilité et le devoir de vigilance
- Frais de santé : Mise en conformité des contrats au plus tard fin 2026 pour conserver le régime social et fiscal de faveur
- L’interprétation patronale inexacte d’une convention collective est-elle constitutive d’une exécution déloyale ?
- Une proposition de loi pour relancer l’encadrement de l’esport ?
- Gérant d’une société de l’UES : une fonction incompatible avec tout mandat représentatif au niveau de l’UES
- Sécurisation des différences de traitement par accord collectif, un cap à suivre
- L’obligation de vigilance du maître d’ouvrage ne s’étend pas au sous-traitant du cocontractant
- Prestations du CSE : fin du critère d’ancienneté au 31 décembre 2025
- Cession d’une filiale déficitaire : sauf fraude, l’échec du projet de reprise ne permet pas de rechercher la responsabilité de la société mère
