Les personnes engagées dans un projet parental sont protégées des discriminations au travail
1 juillet 2025
La loi n° 2025-595 du 30 juin 2025 visant à protéger les personnes engagées dans un projet parental des discriminations au travail est publiée au Journal officiel du 1er juillet 2025.
Elle étend la protection contre les discriminations dont bénéficiaient déjà les femmes engagées dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) à tous les salariés engagés dans un projet parental dans le cadre d’une assistance médicale à la procréation ou d’une adoption et renforce cette protection. Elle étend en outre le périmètre des personnes pouvant bénéficier d’autorisations d’absence pour se rendre aux rendez-vous médicaux ou administratifs nécessaires à la poursuite d’un projet parental.
Extension de la protection contre les discriminations liées au projet parental
La loi modifie l’article L.1225-3-1 du Code du travail afin d’élargir la protection contre les discriminations à l’ensemble des salariés, sans distinction de sexe, engagés dans un projet parental, que ce soit dans le cadre d’une assistance médicale à la procréation (PMA) ou d’une procédure d’adoption.
Jusqu’à présent, cette protection était principalement réservée aux femmes engagées dans un parcours de PMA. Désormais, les hommes concernés par une PMA et tous les salariés, hommes ou femmes, en procédure d’adoption bénéficient également de cette protection.
Interdiction de discrimination à l’embauche et dans la relation de travail
Il est désormais interdit à l’employeur (C. trav., art. L. 1142-1 et L. 1225-1 à L. 1225-3) :
-
- De faire référence à un projet parental (PMA ou adoption) dans une offre d’emploi ou toute publicité relative à une embauche, quel que soit le type de contrat envisagé.
-
- De refuser d’embaucher, de prononcer une mutation, de résilier ou de refuser de renouveler un contrat de travail en raison de l’engagement du salarié dans un projet parental.
-
- De prendre toute mesure discriminatoire en matière de rémunération, de formation, d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle ou de mutation fondée sur l’engagement dans un projet parental.
Qu’ils soient candidats à un emploi ou salariés, les intéressés ne sont pas non plus tenus de révéler leur projet parental à l’employeur, sauf à demander le bénéfice des dispositions légales organisant leur protection.
Enfin, c’est sur l’employeur que pèse la charge de la preuve en cas de litige, le doute profitant au salarié.
Extension des autorisations d’absence pour les actes médicaux et administratifs
La loi modifie l’article L.1225-16 du Code du travail pour :
-
- Accorder à tous les salariés, hommes ou femmes, engagés dans un parcours de PMA, le droit à des autorisations d’absence pour les actes médicaux nécessaires.
-
- Étendre le droit à autorisation d’absence à l’autre membre du couple, qu’il s’agisse du conjoint, du partenaire de Pacs ou du concubin salarié, pour accompagner la personne bénéficiant d’une PMA, sans distinction de sexe.
-
- Instituer un droit à autorisation d’absence pour les salariés engagés dans une procédure d’adoption, afin de leur permettre de se présenter aux entretiens obligatoires nécessaires à l’obtention de l’agrément. Le nombre maximal de ces autorisations sera fixé par décret.
Les absences autorisées dans le cadre d’un projet parental n’entraînent aucune diminution de la rémunération et sont assimilées à du temps de travail effectif pour le calcul des congés payés et des droits liés à l’ancienneté.
La loi entre en vigueur le lendemain de sa publication au Journal officiel, à l’exception de la disposition relative au nombre d’autorisations d’absence pour les démarches d’adoption, qui nécessite un décret d’application.
Related Posts
Géoblocage : vers la fin des discriminations fondées sur la nationalité, la r... 16 août 2018 | CMS FL
Index égalité : publication obligatoire pour toutes les entreprises d’au... 21 février 2020 | CMS FL Social
Webinaire Droit du travail : actualité sanitaire, législative et jurisprudenti... 23 septembre 2021 | Pascaline Neymond
Licenciement du salarié absent pour maladie : rappel de quelques précautions d... 21 octobre 2022 | Pascaline Neymond
Directive européenne sur la transparence salariale : du nouveau pour l’égali... 20 juillet 2023 | Pascaline Neymond
Un bonus peut-il être discrétionnaire ?... 3 avril 2014 | CMS FL
Prestation de serment et liberté de conscience... 8 juillet 2021 | Pascaline Neymond
Représentation équilibrée des femmes et des hommes parmi les cadres dirigeant... 16 mai 2023 | Pascaline Neymond
Articles récents
- En cas de refus par le salarié inapte d’un poste de reclassement, le médecin du travail doit être à nouveau consulté !
- Le législateur transpose les accords interprofessionnels sur le dialogue social et l’emploi des salariés expérimentés
- Contrats des joueurs esportifs
- Non-respect de la parité entre les femmes et les hommes : pas de remplacement par un suppléant même en cas de démission de l’élu du sexe surreprésenté
- PLFSS pour 2026 : une lettre rectificative pour suspendre la réforme des retraites
- La directive révisant les comités d’entreprise européens est adoptée
- L’évaluation des salariés : un pouvoir patronal reposant sur des méthodes objectives
- L’Accord de Performance Collective (APC) : un outil juridique puissant, soumis à contrôle judiciaire de réalité
- La difficile contestation du caractère professionnel de l’accident déclaré en situation de télétravail
- La Cour de cassation consacre le droit des télétravailleurs aux titres-restaurant au nom du principe d’égalité de traitement
