De l’instabilité chronique du régime des actions gratuites
28 décembre 2016
Assistera-t-on d’ici la fin de l’année à la troisième révision en cinq ans du régime social et fiscal des actions gratuites ?
Même si le Gouvernement y était opposé, cette perspective est fortement à craindre au vu de l’état d’avancement au Parlement du projet de loi de finances pour 2017 (PLF 2017). Récemment, la loi du 6 août 2015 dite « loi Macron » a réformé en profondeur le régime des attributions gratuites d’actions.
L’une des modifications majeures du dispositif concernait l’imposition du gain d’acquisition au barème progressif de l’impôt sur le revenu, certes en tant que gain salarial mais pouvant bénéficier de l’abattement pour durée de détention, calculé dans les mêmes conditions que les gains de valeurs mobilières.
Par ailleurs, alors que la contribution salariale avait été supprimée, la contribution patronale avait quant à elle été abaissée à 20% (contre 30% précédemment).
Enfin, la période d’acquisition avait été ramenée à un an (contre deux ans auparavant) et la durée de la période de conservation avait été supprimée, sous réserve que la durée cumulée de ces deux périodes soit au moins égale à deux ans.
Le PLF 2017 est revenu sur ce dispositif en soumettant les gains d’acquisition au barème progressif de l’impôt sur le revenu selon les règles des traitements et salaires, mais en excluant le bénéfice de l’abattement pour durée de détention. En outre, le PLF 2017 prévoit que la contribution patronale repasse de nouveau à 30%.
Seules les PME n’ayant jamais encore versé de dividendes demeureraient en dehors du champ de ces durcissements apportés par le PLF 2017. Si le texte devait être adopté en l’état, ce qu’il conviendra de vérifier au moment de son adoption définitive, il ne manquera pas de porter un sérieux coup d’arrêt au développement de ce dispositif qui avait connu un net regain d’intérêt depuis les assouplissements apportés par la loi Macron.
AuteurS
Pierre Bonneau, avocat associé en droit social
Romain Marsella, avocat en fiscalité
A lire également
Carve-out : le traitement social complexe des activités mutualisées au sein de... 26 octobre 2022 | Pascaline Neymond
Immixtion des actionnaires et co-emploi : un risque maîtrisable ?... 28 juin 2016 | CMS FL
Publicité : l’instauration de mesures de transparence sur les Adexchange... 19 mai 2017 | CMS FL
Résultats de la 10e étude CMS sur les fusions-acquisitions en Europe... 6 avril 2018 | CMS FL
La durée des engagements sociaux dans les opérations de cession : une rédacti... 5 mai 2023 | Pascaline Neymond
La réforme du droits des contrats | Vers un renforcement de l’efficacité des... 11 avril 2016 | CMS FL
La compliance au sein des entreprises : alerte et recueil de signalement... 4 juillet 2018 | CMS FL
Contestation d’un référendum d’entreprise ratifiant un accord coll... 25 juin 2021 | Pascaline Neymond
Articles récents
- Participation : la Cour de cassation entérine l’impossibilité de remettre en cause le bénéfice fiscal
- Virus mpox ou « variole du singe » : les préconisation du ministère du Travail et de la Santé
- Droit Social + marque une pause estivale
- Complémentaire santé : vigilance sur la rédaction des dispenses d’adhésion
- Négociation du PAP : la délicate articulation des articles L.2314-13 et L.2314-14 du Code du travail
- L’action en nullité d’un accord collectif est ouverte au CSE
- Le droit du travail au défi des identités de genre
- Comment révoquer un représentant de proximité ?
- Expertise risque grave : l’audition des salariés par l’expert du CSE est possible sans l’accord de l’employeur
- Convention collective de branche applicable à un salarié plus d’un an après son transfert