Nouvelle formalité obligatoire pour les employeurs concernant l’exposition aux risques des salariés
10 avril 2024
Nous attirons votre attention sur l’entrée en vigueur, le 5 avril 2024, du décret n°2024-307 du 4 avril 2024 fixant des valeurs limites d’exposition professionnelle contraignantes pour certains agents chimiques et complétant la traçabilité de l’exposition des travailleurs aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
Ce décret porte transposition de substances visées par la directive (UE) 2022/431 du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2022 modifiant la directive 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des agents cancérigènes ou mutagènes au travail, et précise les modalités de la traçabilité de l’exposition des travailleurs aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
En conséquence, les employeurs disposent d’un délai de trois mois, à compter de la date d’entrée en vigueur de ce décret, pour établir la liste actualisée des travailleurs susceptibles d’être exposés aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
Â
Cette liste, qui doit tenir compte de l’évaluation des risques transcrite dans le document unique, doit indiquer, pour chaque travailleur, les substances auxquelles il est susceptible d’être exposé ainsi que, lorsqu’elles sont connues, les informations sur la nature, la durée et le degré de son exposition.
L’employeur tient à disposition des travailleurs les informations de la liste qui les concernent personnellement. Il tient également les informations de cette liste présentées de manière anonyme à la disposition des travailleurs et des membres de la délégation du personnel du CSE.
Par ailleurs, l’employeur doit communiquer cette liste, ainsi que ses actualisations, aux services de prévention et de santé au travail et aux services de santé au travail en agriculture. Les informations qu’elles contiennent sont versées dans le dossier médical en santé au travail. Cette liste est conservée par ces services pendant une période d’au moins quarante ans.
Lors de la mise à disposition d’un travailleur temporaire, l’entreprise utilisatrice communique à l’entreprise de travail temporaire les informations de la liste, ainsi que, le cas échéant, leurs actualisations, concernant ce travailleur. L’entreprise de travail temporaire communique ces informations à son service de prévention et de santé au travail ou son service de santé au travail en agriculture, en vue de compléter le dossier médical en santé au travail.
Enfin, ce décret publie un nouveau tableau de fixation des valeurs limites d’exposition professionnelles contraignantes prévu à l’article R.4412-149 du Code du travail.
Ce tableau porte sur les concentrations des agents chimiques présents dans l’atmosphère des lieux de travail qui ne doivent pas être dépasser, dans la zone de respiration des travailleurs,  les valeurs limites d’exposition professionnelle.
AUTEURS
Ludovique Clavreul, Avocate associée, CMS Francis Lefebvre Avocats
Related Posts
Un décret du 3 mai 2017 précise les modalités de publicité des accords colle... 13 juin 2017 | CMS FL
Index de l’égalité : la loi « Rixain » pose de nouvelles obligations... 28 janvier 2022 | Pascaline Neymond
Utilisation de la langue française : attention aux documents en langue étrangÃ... 14 novembre 2023 | Pascaline Neymond
Entretiens professionnels : les règles d’abondement du compte personnel de fo... 9 février 2022 | Pascaline Neymond
Information des salariés sur la protection des données personnelles : quelles ... 30 mai 2024 | Pascaline Neymond
SYNTEC signe quatre nouveaux accords relatifs à l’organisation du travail : s... 6 janvier 2023 | Pascaline Neymond
Repos hebdomadaire : la Cour de cassation consacre la semaine civile... 17 novembre 2025 | Pascaline Neymond
Publication des accords collectifs : un contenu et des modalités enfin précisÃ... 12 avril 2018 | CMS FL
Articles récents
- Relèvement du SMIC et du minimum garanti au 1er janvier 2026
- Directive Omnibus : Accord du Conseil et du Parlement européen visant la simplification des directives sur le reporting de durabilité et le devoir de vigilance
- Frais de santé : Mise en conformité des contrats au plus tard fin 2026 pour conserver le régime social et fiscal de faveur
- L’interprétation patronale inexacte d’une convention collective est-elle constitutive d’une exécution déloyale ?
- Une proposition de loi pour relancer l’encadrement de l’esport ?
- Gérant d’une société de l’UES : une fonction incompatible avec tout mandat représentatif au niveau de l’UES
- Sécurisation des différences de traitement par accord collectif, un cap à suivre
- L’obligation de vigilance du maître d’ouvrage ne s’étend pas au sous-traitant du cocontractant
- Prestations du CSE : fin du critère d’ancienneté au 31 décembre 2025
- Cession d’une filiale déficitaire : sauf fraude, l’échec du projet de reprise ne permet pas de rechercher la responsabilité de la société mère
