Accueillir un stagiaire dans son entreprise, comment et dans quelles conditions ?
28 juin 2017
Toute entreprise, quelle que soit sa taille ou son secteur d’activité, peut accueillir un ou des stagiaires. Plusieurs principes sont toutefois à respecter.
Le stagiaire, qui est-il ?
Le stagiaire est avant tout un étudiant. En effet, le stage est une période temporaire de mise en situation en milieu professionnel au sein d’une entreprise en vue d’acquérir des compétences et de mettre en œuvre les acquis de sa formation. Le stage doit ainsi être obligatoirement lié à un cursus scolaire ou universitaire et se déroule avant la délivrance du diplôme recherché. Les missions confiées au stagiaire doivent être en rapport avec son projet pédagogique. Le stagiaire n’est pas un salarié et le stage ne doit pas être se substituer à l’embauche d’un collaborateur dans le cadre d’un contrat de travail.
Combien de stagiaires une entreprise peut-elle accueillir ?
Le nombre de stagiaires pouvant être accueillis au sein de l’entreprise varie suivant l’effectif de celle-ci. Le nombre de stagiaires pendant une même semaine civile ne peut excéder :
- 15% de l’effectif arrondis à l’entier supérieur pour les entreprises employant au moins 20 salariés ;
- 3 stagiaires pour les organismes dont l’effectif est inférieur à 20.Déc
Quelles formalités ?
Pour accueillir un stagiaire, il est nécessaire de :
- conclure une convention de stage tripartite (entre le stagiaire, l’entreprise et l’établissement d’enseignement) établie par l’établissement d’enseignement ;
- désigner un tuteur dans l’entreprise, garant du respect des stipulations pédagogiques de la convention de stage, chargé de l’accueil et de l’accomplissement du stagiaire ;
- verser une gratification (lorsque la durée du stage excède deux mois).
Le stagiaire n’étant pas un salarié, il n’y a pas lieu de procéder à la Déclaration Préalable à l’Embauche (« DPAE ») auprès de l’URSSAF. En revanche, il convient d’inscrire l’identité du stagiaire dans le registre unique du personnel. A l’issue du stage, l’entreprise doit remettre au stagiaire une attestation de stage mentionnant la durée totale du stage et le montant total des gratifications versées.
Combien de temps ?
La durée du stage dans une même entreprise est limitée à 6 mois par année d’enseignement, étant précisé que cette durée est appréciée en fonction de la présence effective du stagiaire (7 heures de présence consécutives ou non équivalent à 1 jour et chaque période au moins égale à 22 jours de présence correspond à un mois). En outre, en cas de stages successifs dans une même entreprise, il est nécessaire de respecter un délai de carence égal au tiers de la durée du stage précédent.
Auteur
Emilie Bourguignon, avocat en droit social.
Accueillir un stagiaire dans son entreprise, comment et dans quelles conditions ? – Article paru dans L’Usine Digitale le 28 juin 2017
Related Posts
Sous-traitance : l’attestation de vigilance de l’URSSAF est indispensable... 7 mars 2016 | CMS FL
Un salarié inapte à son poste peut-il remplacer un stagiaire ?... 7 juin 2017 | CMS FL
Conservation du véhicule de fonction pendant le congé de reclassement : c’es... 5 mai 2025 | Pascaline Neymond
Conséquences de l’annulation de la décision de validation du PSE sur les lic... 30 mars 2021 | CMS FL Social
Salarié, drogue et test salivaire : une possibilité ouverte sous conditions... 18 janvier 2017 | CMS FL
Le versement transport : un mécanisme de taxation complexe à surveiller... 26 février 2018 | CMS FL
Calcul de la majoration des heures supplémentaires : Attention au risque Urssaf... 19 mai 2021 | Pascaline Neymond
Cotisations de retraite complémentaire : décalage d’un an du transfert d... 17 juin 2021 | Pascaline Neymond
Articles récents
- Non-respect de la parité entre les femmes et les hommes : pas de remplacement par un suppléant même en cas de démission de l’élu du sexe surreprésenté
- PLFSS pour 2026 : une lettre rectificative pour suspendre la réforme des retraites
- La directive révisant les comités d’entreprise européens est adoptée
- L’évaluation des salariés : un pouvoir patronal reposant sur des méthodes objectives
- L’Accord de Performance Collective (APC) : un outil juridique puissant, soumis à contrôle judiciaire de réalité
- La difficile contestation du caractère professionnel de l’accident déclaré en situation de télétravail
- La Cour de cassation consacre le droit des télétravailleurs aux titres-restaurant au nom du principe d’égalité de traitement
- DRH de Start-up : comment réussir ses premières élections professionnelles ?
- Annulation en justice du PSE homologué : le Conseil d’Etat précise les règles de révision du PSE unilatéral !
- Le droit de se taire n’a pas à être notifié au salarié
