En cas de licenciement d’un salarié protégé compris dans un PSE, l’inspecteur du travail ne peut pas remettre en cause le périmètre de reclassement défini par le PSE

26 juillet 2021
Le Conseil d’Etat vient de rendre un arrêt très intéressant en matière de PSE (CE, 22 juillet 2021, n° 427004).
Il s’agissait d’une affaire de licenciement d’un salarié protégé dans le cadre d’une opération de fermeture d’une entreprise en liquidation judiciaire, dont le PSE avait été homologué par le DIRECCTE.
Le Conseil d’État rappelle, en premier lieu, que « lorsque le licenciement projeté est inclus dans un licenciement collectif qui requiert l’élaboration d’un plan de sauvegarde de l’emploi, lequel comprend, en application de l’article L. 1233-61 du code du travail, un plan de reclassement, et que ce plan est adopté par un document unilatéral, l’autorité administrative, si elle doit s’assurer de l’existence, à la date à laquelle elle statue sur cette demande, d’une décision d’homologation du plan de sauvegarde de l’emploi, à défaut de laquelle l’autorisation de licenciement ne peut légalement être accordée, ne peut ni apprécier la validité du plan de sauvegarde de l’emploi, ni plus généralement, procéder aux contrôles mentionnés à l’article L. 1233-57-3 du code du travail qui n’incombent qu’au directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi compétemment saisi de la demande d’homologation du plan« .
Ce point avait déjà été jugé (CE, 19 juillet 2017, n° 391849).
Mais il ajoute : « il ne lui appartient pas davantage dans cette hypothèse de remettre en cause le périmètre du groupe de reclassement qui a été déterminé par le plan de sauvegarde de l’emploi pour apprécier s’il a été procédé à une recherche sérieuse de reclassement du salarié protégé »
Ce point est nouveau et avait fait l’objet d’une tentative de remise en cause du bloc de compétence administrative par la Cour de cassation dans un arrêt du 21 novembre 2018 (n° 17-16.766) pour lequel la chambre sociale avait publié une note reconnaissant la compétence des tribunaux judiciaires, dans le cadre du contrôle du reclassement individuel du salarié, pour remettre en cause le périmètre du groupe de reclassement retenu dans la décision d’homologation du PSE.
A LIRE EGALEMENT
Flash social du 17/09/21 : Actualité jurisprudentielle des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE)
Related Posts
Covid-19 : le Gouvernement élargit encore le champ de l’activité partiel... 20 avril 2020 | CMS FL Social

Les plans de départs volontaires peuvent-ils encore faire l’économie d’un ... 22 juillet 2013 | CMS FL
La CFE-CGC peut-elle signer seule un accord majoritaire de mise en œuvre d’un... 20 juin 2017 | CMS FL

PSE, PDV et redressement URSSAF 24 avril 2014 | CMS FL
Rupture du contrat de travail et suppression d’emplois... 10 octobre 2017 | Pascaline Neymond

PSE : la notion de catégorie professionnelle revisitée par le Conseil d’éta... 30 septembre 2016 | CMS FL

Un an de jurisprudence sur l’inaptitude : testez vos connaissances !... 27 février 2024 | Pascaline Neymond

La loi de finances pour 2025 est entrée en vigueur... 6 mars 2025 | Pascaline Neymond

Articles récents
- Maladie et congés payés : nouvelles perspectives
- Les personnes engagées dans un projet parental sont protégées des discriminations au travail
- Le licenciement d’un salarié victime de harcèlement est-il toujours nul ?
- Entretien préalable : faut-il informer le salarié de son droit de se taire ?
- Courriels professionnels : un droit d’accès extralarge
- La loi élargit l’action de groupe à tous les domaines en droit du travail
- Exploitation du fichier de journalisation informatique à des fins probatoires : les conditions posées par le juge
- Enquêtes de mesure de la diversité au travail : les recommandations de la CNIL
- Violation de la clause de non-concurrence et remboursement de la contrepartie financière : une règle qui s’applique si la clause n’est pas valable
- Transposition de la directive : la transparence des rémunérations dès l’embauche