La recherche par l’employeur de l’inopposabilité à son profit d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle : une opportunité pour celui-ci d’enregistrer de substantielles économies
4 avril 2019
La reconnaissance du caractère professionnel de l’accident ou de la maladie dont un salarié a été la victime résulte d’une décision, expresse ou implicite, de la caisse primaire d’assurance maladie (ci-après «la CPAM» ou «la caisse»). Cette décision emporte des conséquences financières qui peuvent, dans certaines situations être extrêmement importantes pour l’employeur, puisque la reconnaissance du caractère professionnel de l’accident ou de la maladie est de nature à impacter son «compte employeur» via en particulier un accroissement de ses cotisations d’accidents du travail.
Face à cette situation, l’employeur aura évidemment intérêt, pour autant qu’il dispose d’arguments sérieux pour le faire, à contester, auprès de la CPAM puis devant les juridictions de Sécurité sociale (depuis le 1er janvier 2019, les tribunaux de grande instance se sont substitués aux tribunaux des affaires de Sécurité sociale), le caractère professionnel de l’accident ou de la maladie dont le salarié a été la victime.
En pratique, cette contestation porte très majoritairement sur le fond, les employeurs s’attachant à tenter de démontrer que les conditions inhérentes à la qualification de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle ne sont pas réunies.
Ils omettent, cependant, trop souvent, d’étudier de près les conditions formelles et procédurales ayant précédé les décisions de la CPAM, desquelles ils peuvent pourtant tirer certaines conclusions susceptibles de leur être profitables.
Comme cela sera évoqué ci-après, il existe une multitude de situations permettant aux employeurs de critiquer la procédure mise en œuvre par la CPAM préalablement à sa prise de décision leur faisant grief, et à soulever ainsi l’inopposabilité, à leur profit, des décisions de la caisse portant reconnaissance d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
En d’autres termes, peu importe le fond, la forme permet à elle seule aux employeurs, lorsque l’inopposabilité de la décision de la CPAM est reconnue, de ne pas voir leur «compte employeur» impacté par l’accident du travail ou la maladie professionnelle.
Etant ici précisé que cette inopposabilité n’est pas préjudiciable au salarié qui, de son côté, bénéficie d’une reconnaissance de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle, et jouit des droits qui y sont attachés.
Vous trouverez, ci-dessous, l’analyse de Rodolphe Olivier, Avocat associé, et Dorian Moore, Avocat, CMS Francis Lefebvre Avocats publiée dans la revue LEXBASE Hebdo édition sociale n°778 du 4 avril 2019
DOCUMENT A TELECHARGER
Related Posts
Les travailleurs à domicile sont-ils des salariés comme les autres ?... 8 octobre 2014 | CMS FL
Décision implicite de l’URSSAF : la sécurité juridique du cotisant l’empo... 17 septembre 2021 | Pascaline Neymond
Les élections du comité social et économique : synthèse de la jurisprudence ... 9 décembre 2020 | CMS FL Social
Pouvoirs du bureau de conciliation et d’orientation du conseil de prud’homme... 10 décembre 2021 | Pascaline Neymond
Nouvelle prolongation des dispositifs exceptionnels d’exonération sociale app... 4 juin 2021 | Pascaline Neymond
La demande de requalification d’un CDD en CDI et les conséquences financière... 11 octobre 2022 | Pascaline Neymond
Maladie et congés payés : focus sur les modalités d’application du délai d... 23 avril 2024 | Pascaline Neymond
Alcool et entreprise ne font pas toujours bon ménage... 26 novembre 2013 | CMS FL
Articles récents
- Relèvement du SMIC et du minimum garanti au 1er janvier 2026
- Directive Omnibus : Accord du Conseil et du Parlement européen visant la simplification des directives sur le reporting de durabilité et le devoir de vigilance
- Frais de santé : Mise en conformité des contrats au plus tard fin 2026 pour conserver le régime social et fiscal de faveur
- L’interprétation patronale inexacte d’une convention collective est-elle constitutive d’une exécution déloyale ?
- Une proposition de loi pour relancer l’encadrement de l’esport ?
- Gérant d’une société de l’UES : une fonction incompatible avec tout mandat représentatif au niveau de l’UES
- Sécurisation des différences de traitement par accord collectif, un cap à suivre
- L’obligation de vigilance du maître d’ouvrage ne s’étend pas au sous-traitant du cocontractant
- Prestations du CSE : fin du critère d’ancienneté au 31 décembre 2025
- Cession d’une filiale déficitaire : sauf fraude, l’échec du projet de reprise ne permet pas de rechercher la responsabilité de la société mère
